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  Für ein frühzeitiges Erlernen lebender Sprachen.



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Pour un apprentissage précoce des langues vivantes.

Intervention de Claude HAGEGE, professeur au Collège de France à l'occasion du séminaire "l'enseignement des langues vivantes à l'école primaire", Paris, 29 janvier 2001

Consulter le dossier sur les langues vivantes: discours de Jack Lang; dossier documentaire

En matière d’enseignement des langues, la France ne peut pas avoir le même comportement que les autres pays européens. En effet, l’histoire lui confère un certain nombre de spécificités. Chez nous, la langue a toujours été une affaire très politique. Le français s’est progressivement affirmé comme étant la langue du pouvoir.

Les Français et l’apprentissage des langues étrangères.

L'enseignement des langues étrangères ne doit pas être perçu comme étant en concurrence avec l'enseignement du français. Au contraire, la France doit assurer la promotion de la langue nationale à travers la diversification. Jusqu’à une période relativement récente, notre pays a pu se permettre d'avoir une démarche différente car il y a eu des périodes de rayonnement intense du français. Mais avec la montée en puissance d’autres Etats, la France ne peut plus promouvoir sa langue comme elle l’a fait par le passé. La promotion du français passe nécessairement par la promotion de la diversification. Parmi les lieux communs qu’il faut abandonner, figure la faiblesse, voire la nullité, des Français dans l’apprentissage des langues. Cela n'a aucun sens. N'importe quelle étude sérieuse pourrait infirmer ce préjugé. Néanmoins, il n'est pas de rumeur qui soit absolument dépourvue de fondements, si minimes soient-ils. Deux raisons peuvent expliquer, sans le justifier, le préjugé courant sur la faiblesse des francophones en langues étrangères. D’une part, comme je l'ai souligné tout à l'heure, le français a été, pendant très longtemps, une langue de diffusion mondiale. L'effort d'apprendre d'autres langues apparaissait donc moins nécessaire. C'est la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui les anglophones. Ils ne se donnent pas la peine d’apprendre des langues étrangères, parce qu'ils sont convaincus, parfois à tort, qu’ils seront compris partout dans le monde. Une autre raison, plus sérieuse, est phonétique. Je traite ce point, car il est souvent laissé de côté. Le français est une langue dont le spectre acoustique est assez restreint. Celui-ci est en tout cas bien plus restreint que pour l’italien, le russe, l’arabe, voire l’anglais. Cela représente un certain handicap pour les francophones. Par ailleurs, certaines consonnes (h et r roulé notamment) largement utilisées dans les autres langues, y compris voisines, n'existent pas en français contemporain. Cette étroitesse du spectre acoustique ainsi que la difficulté à prononcer certains sons militent en faveur d’un apprentissage précoce des langues étrangères. Je tiens néanmoins à insister sur le fait que ni la morphologie, ni la syntaxe, ni le lexique ne peuvent justifier ce préjugé absurde, voire raciste, qui voudrait que les Français aient du mal à apprendre des langues étrangères. Les seuls éléments que j'ai cités concernent la phonétique.

Les avantages d'un apprentissage précoce des langues étrangères

Lorsqu'ils babillent, les nourrissons produisent toutes sortes de sons. Les bébés francophones pourraient même passer pour des sinophones! En effet, ils sont capables de fabriquer des sons que nous retrouvons dans le chinois et, plus généralement, dans toutes les langues où les mots peuvent avoir des sens distincts selon qu'ils sont prononcés avec un ton montant ou avec un ton descendant. Le support segmental est identique, mais selon la direction de la mélodie, les mots peuvent avoir des significations tout à fait différentes. Lorsqu'ils sont petits, les enfants articulent spontanément des sons. Puis, à mesure qu’ils grandissent, ils vont essayer de reproduire les sons émis par leur entourage. Comme je le note dans " L’enfant aux deux langues " (O. Jacob, 1996), l'oreille des nourrissons est " avide ". Les bébés sont capables de percevoir une très grande diversité de sonorités. Mais ils ont également un réel désir de reproduction. Toutes les sociétés sont animées par une forte dose de mimétisme. Par conséquent, l’oreille qui permettait d’entendre une grande diversité de sons va, étant limitée par les sons de l’entourage à imiter, progressivement devenir une oreille " nationale ". Pour tirer parti des capacités des enfants et éviter les difficultés qu'ils risquent de rencontrer plus tard, notamment en ce qui concerne la prononciation, l’apprentissage précoce des langues s’impose comme quelque chose d’absolument indispensable. Nous devons convaincre les enfants d’âge scolaire que le cours de langue n'est pas un cours comme les autres. La matière qui y est enseignée est tout à fait particulière. En effet, il va de soi que toutes les autres disciplines se dispensent dans une langue ! Nous devons faire prendre conscience aux élèves, par la pratique et non par le discours, que la langue instrumentalise tout. Evidemment, la réciproque est fausse. Cela n'aurait aucun sens de faire un cours de langue en classe de mathématiques! Seule la langue est l’instrument de toutes les autres matières. Dès lors, il ne s'agit pas seulement d'obtenir de bonnes notes et de suivre un cursus correct. Si des enfants étrangers viennent jouer dans la cour et imposent leur langue dans le jeu, la connaissance de cette dernière sera indispensable pour gagner. Il est important d'initier très tôt les jeunes élèves à cette spécificité de la langue, par l'intermédiaire de laquelle tout s'exprime.

Quel enseignement des langues vivantes à l'école ?

Contrairement à ce que nous croyons parfois, les enfants n'apprennent pas trop de matières. Au contraire, dans la situation actuelle de notre système scolaire, ils sont en état de " sous-exploitation " par rapport à l’immense richesse de leurs capacités mentales. Il est tout à fait possible, voire souhaitable, de leur enseigner des disciplines supplémentaires. Nous devrions également les initier très tôt à la découverte scientifique, comme cela existe dans certaines écoles privées américaines. Les problèmes que nous pouvons rencontrer dans ces domaines sont seulement liés à l'organisation de l'école et à la formation des enseignants. Mais je n'insisterai pas sur ce point, car je n'ai pas les compétences nécessaires. L'enseignement des langues devrait commencer entre trois et cinq ou six ans. Je ne fixerai qu'une fourchette d'âges. Cette question fait en effet l'objet d'un vaste débat, sur lequel je ne souhaite pas m’attarder. Pour ma part, j'estime qu'il est indispensable d'enseigner non pas une, mais deux langues vivantes, sans attendre la pré-adolescence. Lorsqu'ils sont petits, les enfants n’attendent que cela. Plus tard, ils ont d'autres préoccupations. Dans ce contexte, l'apprentissage des langues, comme de toutes les autres matières, devient évidemment plus difficile. Nous devons profiter de la disponibilité des enfants. L'apprentissage obligatoire de deux langues vivantes présente également l'avantage de conjurer la prédominance de l'anglais. Il est évident que le choix d’une seule langue le privilégierait encore davantage. Le fait que la France soit le pays d'Europe qui propose l'apprentissage du plus grand nombre de langues étrangères ne changerait rien. Dans ce contexte, l’enseignement obligatoire d’une deuxième langue permettrait d'équilibrer le choix quasiment systématique de l’anglais. Par ailleurs, l'enseignement de deux langues étrangères pourrait s’inscrire dans une certaine vocation de la France. A maints égards, notre pays se doit de donner l’exemple. D'après ce que j'entends dans les congrès de chercheurs, je suis convaincu que beaucoup de pays attendent que la France montre la voie de la diversité. Si elle ne le fait pas, nos voisins européens seront encouragés à privilégier encore davantage l'anglais. Rien ne les dissuadera de s'engager dans cette voie.

La place de l'anglais dans le monde et dans l'enseignement

L'apprentissage de plusieurs langues étrangères n'est en fait que la prise en considération de la diversité de l’Europe. La domination de l’anglais n’est pas inéluctable. Par certains aspects, la situation de l’anglo-américain rappelle la situation du latin au début de l'ère chrétienne. Le thrace, le gaulois, l'étrusque ou le ligure de l’époque antique sont morts sous les coups de boutoir du latin. Si l’empire romain a pu obtenir de tels résultats, l’empire anglo-américain, avec les moyens dont il dispose, est certainement en état de conduire à l’extinction non seulement les " petites " langues, mais également les plus grandes. La situation est sérieuse. Si les langues ne se défendent pas, le terme de cette évolution pourrait survenir en peut-être un peu plus ou un peu moins d’un siècle. Dans certains pays d’Europe, la pratique de l’anglais constitue une tradition ancienne. Ce n’est pas le cas en France et notre pays n'a aucune raison de l'introduire. Ni les Pays-Bas, ni le Danemark, ni la Finlande, ni la Norvège, ni la Suède n’ont une tradition de défense de leurs langues. Ces pays ont parfois mis en place des politiques allant dans ce sens, notamment à l'imitation de la France, mais celles-ci sont restées très limitées. D'une manière générale, ces pays ont toujours privilégié une ouverture très forte vis-à-vis des langues et des cultures étrangères. A l’exception des minorités, leurs langues ne sont pas parlées à l’extérieur des frontières. C'est la raison pour laquelle l’anglais a très rapidement été considéré comme indispensable. Il est donc enseigné très tôt. Nous nous émouvons très fréquemment qu'à âge égal, nos lycéens parlent moins bien l'anglais que ceux de ces pays. Pourtant, cette situation n'a rien de surprenant. Notre langue connaît encore une diffusion mondiale. Nous ne nous situons pas du tout dans le même contexte que les Etats dont la langue n'est parlée que par leurs seuls nationaux. A ce titre, il peut être utile de préciser que le français est davantage parlé qu’il ne l’a jamais été. Pendant longtemps, il s'agissait d'une " langue de luxe ", connue seulement des classes dominantes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Nous constatons que le français commence à se démocratiser. Généralement, nous constatons que l'anglais est une langue étrangère pour les deux participants d’une communication. Si nos enfants apprenaient d’autres langues, et les maîtrisaient correctement, le recours à l’anglais ne serait pas nécessaire. Cette situation serait évidemment meilleure. Il est toujours préférable qu'un des interlocuteurs puisse s'exprimer dans sa langue maternelle. La France n’a pas à privilégier systématiquement l’anglais, comme le font les pays qui doivent se désenclaver. En revanche, elle a toutes les raisons de mettre l'accent sur l’enseignement des autres langues de l'Europe occidentale. La politique de l’Éducation nationale en France n’est pas innocente. Elle doit tenir compte d'un très grand nombre de paramètres et proposer un projet nouveau. Pour ma part, je ne peux pas considérer comme une politique le simple fait de répondre à la demande d’anglais des familles. Au contraire, je pense que nous devons militer en faveur d’une diversification des langues et d'un renforcement de l’information. En effet, nous constatons souvent que la population est sous-informée. La diffusion mondiale de l'anglais est certes très importante, mais l'est-elle autant que le prétend la presse ? Elle l'est certainement dans les grandes entreprises, où un certain nombre de responsables exigent sa connaissance. Pourtant, je pense qu'ils pourraient se laisser convaincre qu'il peut être tout aussi utile de recruter du personnel parlant directement la langue des pays avec lesquels ils travaillent. D'une manière générale, je crois que la diffusion mondiale de l'anglais est un peu exagérée et qu'elle revêt quelques aspects du mythe. Permettez-moi de conclure, en disant que je ne suis pas l’homme du mythe même si je suis celui d’une utopie.

 

Für ein frühzeitiges Erlernen lebender Sprachen.


Ein Beitrag von Claude Hagege, Professor am Collège de France anläßlich eines Seminars über "der Unterricht lebender Sprachen in der Grundschule", Paris, 29 Januar 2001

Entnommen aus dem Dossier über die Lebenden Sprachen: Rede von Jaques Lang:

Was den Sprachunterricht angeht, kann Frankreich sich nicht verhalten wie die die anderen europäischen Länder. Tatsächlich ergeben sich aus der story eine Anzahl an Besonderheiten. In Frankreich war die Sprache stets eine politische Angelegenheit. Das Französische hat sich zunehmende als die Sprache der Macht etabliert.

Die Franzosen und das Erlernen von
Fremdsprachen.

Die Vermittlung von Fremdsprachen sollte nicht so wahrgenommen werden, dass sie mit der Vermittlung des Französischen konkurrieren. Ganz im Gegenteil, durch die Diversifikation sollte Frankreich seine Nationalsprache fördern. Noch bis vor kurzem konnte sich unser Land noch eine anderes Vorgehen erlauben, weil es Zeiten gab, in denen das Französisch eine starkes Ausstrahlungskraft hatte. Aber seit dem Erstarken anderer Staaten, kann Frankreich nicht seine Sprache nicht mehr in der gleichen Weise verbreiten, wie dies in der Vergangenheit geschehen ist. Die Förderung der Französischen geschieht heute notwendigerweise durch die Förderung der Diversifizierung. Unter den Gemeinplätzen von denen es sich zu verabschieden gilt, befindet sich jener der Schwäche, um nicht zu sagen der Unfähigkeit der Franzosen Sprachen zu lernen. Dies macht überhaupt keinen Sinn. Jede seriöse Studie wäre in der Lage, dieses Vorurteil zu widerlegen. Nichtsdestotrotz, es gibt kaum ein Gerücht, welches jeder Grundlage, so gering diese auch sei, entbehrte. Zwei Gründe kann man als Erklärung für die Schwäche der Franzosen hinsichtlich des Fremdsprachenerwerbs anführen, ohne dass sie diese verbreitete Vorurteil rechtfertigen würden. Einerseits war das Französische, wie ich gerade schon gesagt habe, für einen langen Zeitraum eine weltweit verbreitete Sprache. Die Anstrengung eine andere Sprache zu lernen war von daher nicht in dem Maße notwendig. Das ist die Situation, in der sich heute die Leute befinden, deren Muttersprache Englisch ist. Sie geben sich nicht die Mühe eine andere Sprache zu lernen, weil sie davon überzeugt sind, manchmal auch irrtümlich, dass sie überall in der Welt verstanden werden. Ein anderer Grund, ernsterer Grund, ist durch die Phonetik bedingt. Ich erwähne dies, weil er oft unerwähnt bleibt. Das Französische ist eine Sprache, deren phonetisches Spektrum ziemlich eingeschränkt ist. Auf jeden Fall sehr viel eingeschränkter als im Italienischen, Russischen, Arabischen oder Englischen. Hieraus ergibt sich ein gewissen Handicap für die Menschen, deren Muttersprache Französisch ist. Weiter existieren bestimmte Konsonanten (h und vor allem das rollende r), welche in anderen Sprachen , auch in benachbarte Sprachen, weit verbreitet sind, im heutigen Französischen nicht. Diese Enge des akkustischen Spektrums wie auch die Schwierigkeit bestimmte Töne auszusprechen, sprechen für ein frühzeitiges Erlernen von Fremdsprachen. Ich möchte aber nochmal darauf hinweisen, dass weder die Morphologie, noch die Syntax, noch der Wortschatz dieses absurde, wenn nicht sogar rassistische, Vorurteil rechtfertigen können, dass besagt, dass die Franzosen Schwierigkeiten mit dem Erlernen von Fremdsprachen haben. Alle Tatbestände die ich angeführt habe, beziehen sich auf die Phonetik.

Die Vorteile eines frühzeitigen Spracherwerbs

Wenn sie brabbeln, produzieren Säuglinge jede Art von Ton. Ein französischer Säugling könnte sogar für einen chinesisch sprechenden Säugling gehalten werden! Sie sind tatsächlich in der Lage Töne hervorzubringen, die wir im Chinesischen und, allgemeiner, in jeder Sprache wiederfinden, wo die Wörter in Abhängigkeit ob der Tondruck fällt oder steigt eine andere Bedeutung haben. Der Beitrag der einzelnen Teile ist der gleiche, aber in Abhängigkeit von der Melodie, können die Wörter eine ganz unterschiedliche Bedeutung haben. Solange sie noch klein sind, bringen die Kinder spontan ganz unterschiedliche Töne hervor. Später, in dem Maße in dem sie heranwachsen, werden sie versuchen die Töne hervorzubringen, die in ihrer Umgebung gesprochen werden. Wie ich in "Das zweisprachige Kind" (O. Jacob, 19996) angeführt habe, ist das Gehör eines Säuglings "gierig". Säuglinge sind in der Lage eine weites Spektrum an Klängen wahrzunehmen, haben aber auch einen realen Wunsch, diese zu reproduzieren. Alle Gesellschaften sind getrieben von einer starken Dosis Nachahmung. Hieraus folgt, dass ein Ohr, dass in der Lage wäre eine große Anzahl an Tönen zu hören, bedingt durch die Töne seiner Umgebung, zunehmend zu einem nationalen Ohr wird. Um diese Fähigkeiten des Kindes zu nutzen und die Schwierigkeiten, vor allem in Hinblick auf Aussprache, auf die sie eventuell später stoßen, zu vermeiden scheint ein frühzeitiges Erlernen von Fremdsprachen unbedingt geboten. Wir müssen die Kinder im schulpflichtigen Alter davon überzeugen, dass der Sprachunterricht nicht ein Unterricht wie jeder andere ist. Das Fach, das dort unterrichtet wird ist etwas ganz Besonderes. Es ist selbstverständlich, dass alle anderen Fächer in einer Sprache unterrichtet werden! Wir müssen dafür sorgen, dass unsere Schüler sich bewußt werden, durch die Praxis und nicht durch Vorträge, dass die Sprache alles instrumentalisiert, wobei natürlich der Umkehrschluss nicht gilt. Es hätte keinen Sinn einen Sprachunterricht in der Mathestunde zu machen! Nur die Sprache ist das Instrument aller anderen Fächer. Von daher geht es nicht nur darum, gute Noten zu erhalten und eine korrekte Laufbahn zu verfolgen. Wenn die ausländische Kinder im Hof spielen und ihre Sprache während des Spiels durchsetzen, ist die Kenntniss der letztgenannten unabdingbar um zu gewinnen. Es ist wichtig die jungen Schüler sehr früh auf diese Eigenart der Sprache, durch die alles mitgeteilt wird, hinzuweisen.

Welche Art des Fremdsprachenunterrichts in der Schule ?

Ganz im Gegensatz zu dem was wir manchmal glauben, lernen die Kinder nicht zuviele Fächer. Im Gegenteil, im Gegenwärtigen Zustand unseres Schulsystems sind sie, im Verhältnis zu den immensen Möglichkeiten ihrer geistigen Fähigkeiten in einem Zustand der Unterforderung. Es ist ohne weiteres möglich, ja sogar wünschenswert, sie noch in anderen Fächern zu unterrichten. Wir sollten sie auch früh in einführen in die wissenschaftliche Forschung, wie das schon an manchen Privatschulen in Amerika gemacht wird. Die Probleme, auf die wir hierbei stoßen können, sind nur durch die Organisation unserer Schulen und durch die Ausbildung unserer Lehrer bedingt. Aber ich werde auf diesem Punkt nicht beharren, weil ich die hierfür notwendige Kompetenz nicht besitze. Der Sprachenunterricht sollte zwischen dem dritten und dem sechsten Lebensjahr beginnen. Ich nenne nur einen zeitlichen Korridor. Diese Frage ist tatsächlich Gegenstand einer breiten Debatte, bei der ich nicht verweilen will. Ich für meinen Teil glaube, dass es nicht nur unabdingbar ist eine lebende Sprache zu unterrichten, sondern zwei. Wenn sie klein sind warten die Kinder geradezu darauf, später haben sie dann andere Beschäftigungen. In diesem Kontext wird das Erlernen von Sprachen, wie auch anderer Fächer, nicht mehr schwierig. Wir sollten uns die Offenheit der Kinder zunutze machen. Das obligatorische Erlernen zweier lebender Sprachen hat auch den Vorteil, der Vorherrschaft des Englischen entgegenzutreten. Es ist offensichtlich, dass die Wahl nur einer einzigen Sprache es weiter priviligieren wird. Die Tatsache, dass Frankreich das Land innerhalb Europas ist, das das breiteste Lehrangebot an Sprachen hat, ändert daran nichts. In diesem Kontext könnte der obligatorische Unterricht einer zweiten Sprache eine Möglichkeit sein, die fast systematische Wahl des Englischen einzudämmen. Weiter könnte der obligatorische Unterricht einer zweiten Sprache auch einer Berufung für Frankreich sein. In vielerlei Hinsicht sollte unser Land beispielhaft sein. Nach allem was ich auf den Kongressen der Wissenschaftler höre, bin ich überzeugt, dass viele Länder von Frankreich erwarten, dass es den Weg zur Diversifizierung weist. Wenn Frankreich es nicht tut, werden unsere europäischen Nachbarn ermutigt das Englische noch weiter zu priviligieren. Nichts wird sie daran hindern, auf diesem Weg voranzuschreiten.

Die Stellung des Englischen in der Welt und in der Lehre

Das Erlernen mehrerer Sprache ist nichts anderes als das zur Kenntniss nehmen der Unterschiedlichkeit Europas. Die Dominanz des Englischen ist nicht unausweichlich. In mancherlei Hinsicht ähnelt die Situation des Englischen / Amerikanischen der Situation des Lateinischen zu Beginn des christlichen Zeitalters. Das Thrakische, das Gällische, das Etruskische oder Ligurische sind unter dem Vorstoss des Lateinischen ausgestorben. Wenn schon das Römische Reich solche Resultate erziehlen konnte, ist das Englische Amerikanische Imperium mit den Mitteln über die es verfügt allemal in der Lage nicht nur die "kleinen" sondern auch die größeren Sprachen zu eliminieren. Die Situation ist ernst. Wenn sich die Sprachen nicht verteidigen, könnte das Ende der Entwicklung in mehr oder weniger einem Jahrhundert vielleicht erreicht sein. In vielen Ländern Europas ist die Verwendung des Englischen schon seit langer Zeit Tradition. Das ist nicht in Frankreich der Fall und unser Land hat auch keinen Grund, diese Praxis einzuführen. Weder die Niederlande, noch Dänemark, noch Finnland, noch Norwegen, noch Schweden haben eine Kultur der Verteidung ihrer Sprachen. Diese Länder hatten zwar manchmal eine Politik, die in diese Richtung ging, wobei Frankreich als Vorbild diente, aber diese Bemühungen blieben doch sehr beschränkt. Verallgemeinernd kann man sagen, dass diese Länder immer einer weiten Öffnung anderen Sprachen und Ländern gegenüber den Vorzug gaben. Sieht man von Minderheiten ab, werden ihre Sprache außerhalb ihrer Grenzen nur von Minderheiten gesprochen. Das ist der Grund, warum das Englische sehr schnell als unverzichtbar angesehen wurde und schon sehr früh unterrichtet wird. Wir sind sehr oft erstaunt darüber, dass im gleichen Alter unsere Schüler weniger gut Englisch sprechen als die Schüler jener Länder. Aber diese Situation ist nicht erstaunlich. Unsere Sprache ist noch weltweit verbreitet. Wir sind also nicht in der Situation jener Staaten, deren Sprache nur von den Volksangehörigen gesprochen wird. In diesem Zusammenhang ist es nützlich zu präzisieren, dass Französisch mehr denn je gesprochen wird. Lange Zeit war es eine "Luxusprache", die nur von den dominierenden Gruppen gesprochen wurde. Das ist heute nicht mehr der Fall. Wir stellen fest, dass das Französische dabei ist, sich zu demokratisieren. Im allgemeinen ist es so, dass Englisch eine Fremdsprache für beide Teilnehmer einer Kommunikation ist. Wenn unsere Kinder mehrere Sprachen sprächen, wäre die zu Hilfenahme des Englischen nicht mehr notwendig. Diese Situation wäre zweifelsohne besser. Es ist immer günstiger, wenn einer der Sprecher sich in seiner Muttersprache ausdrücken könnte. Frankreich muss nicht systematisch das Englische bevorzugen, wie es jene Staaten tun, die sich von der Versklavung befreien müssen. Frankreich hat aber allen Grund einen Schwerpunkt auf andere Sprachen Westeuropas zu legen. Die nationale Bildungspolitik Frankreichs ist nicht unschuldig. Sie muss eine sehr große Anzahl an Faktoren berücksichtigen und sich neu ausrichten. Was mich angeht, kann ich keine Politik in der simplen Tatsache erkennen, dass man dem Wunsch der Familien nach Englisch entspricht. Ganz im Gegenteil, ich denke, dass wir für eine Diversivikation eintreten müssen und für eine verstärkte Information. Tatsächlich stellen wir oft fest, dass die Bevölkerung schlecht informiert ist. Die Verbreitung des Englischen ist sicher wichtig, aber ist sie so wichtig, wie von der Presse behauptet? Sie ist es sicher in den großen Unternehmen, wo eine sehr große Anzahl der Verantwortlichen die Kenntniss derselben verlangt. Trotzdem glaub ich, dass man sie auch davon überzeugen kann, dass es auch genauso nützlich sein kann Personal zu rekrutieren, dass die direkt die Sprache des Landes spricht, in dem man arbeitet. Verallgemeindernd würde ich sagen, dass ich glaube, dass die Verbreitung des Englischen in der Welt ein bisschen übertrieben ist, und dass dieser Behauptung etwas Mythisches anhaftet. Lassen sie mich zum Abschluss noch sagen, dass ich kein Mann des Mythos bin, wenn ich auch einer der Utopie bin.


http://www.ac-clermont.fr/actualit/pedago/2001-2002/journee-langues/LVapprentissage.htm

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