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LA CAFETIÈRE
J’ai vu de sombres voiles
Onze étoiles,
La lune, aussi le soleil,
Me faisaient la révérence,
Tout le long de mon sommeil.
La Vision de Joseph
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Die Kaffekanne
Ich sah dunkle Schleier
11 Sterne,
den Mond wie auch die Sonne
mir Referenz erweisen
während meines ganzen Schlafes
Josephs Traum (Genesis 37, 9-11: Das Zitat hat mit der Bibelstelle nur vage was zu tun)
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I
L’année dernière, je fus invité, ainsi que deux de mes camarades d’atelier, Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli, à passer quelques jours dans une terre au fond de la Normandie. Le temps, qui, à notre départ, promettait d’être superbe, s’avisa de changer tout à coup, et il tomba tant de pluie, que les chemins creux où nous marchions étaient comme le lit d’un torrent. Nous enfoncions dans la bourbe jusqu’aux genoux, une couche épaisse de terre grasse s’était attachée aux semelles de nos bottes, et par sa pesanteur ralentissait tellement nos pas que nous n’arrivâmes au lieu de notre destination qu’une heure après le coucher du soleil.
Nous étions harassés ; aussi, notre hôte, voyant les efforts que nous faisions pour comprimer nos bâillements et tenir les yeux ouverts, aussitôt que nous eûmes soupé, nous fit conduire chacun dans notre chambre.
La mienne était vaste ; je sentis, en y entrant, comme un frisson de fièvre, car il me sembla que j’entrais dans un monde nouveau. En effet, l’on aurait pu se croire au temps de la Régence, à voir les dessus de porte de Boucher représentant les Quatre Saisons, les meubles surchargés d’ornements de rocaille du plus mauvais goût ; et les trumeaux des glaces sculptés lourdement. Rien n’était dérangé. La toilette couverte de boîtes à peignes, de houppes à poudrer, paraissait avoir servi la veille. Deux ou trois robes de couleurs changeantes, un éventail semé de paillettes d’argent, jonchaient le parquet bien ciré et, à mon grand étonnement, une tabatière d’écaille ouverte sur la cheminée était pleine de tabac encore frais. Je ne remarquai ces choses qu’après que le domestique, déposant son bougeoir sur la table de nuit, m’eut souhaité un bon sommeil, et, je l’avoue, je commençai à trembler comme la feuille. Je me déshabillai promptement, je me couchai, et, pour en finir avec ces sottes frayeurs, je fermai bientôt les yeux en me tournant du côté de la muraille. Mais il me fut impossible de rester dans cette position : le lit s’agitait sous moi comme une vague, mes paupières se retiraient violemment en arrière. Force me fut de me retourner et de voir. Le feu qui flambait jetait des reflets rougeâtres dans l’appartement, de sorte qu’on pouvait sans peine distinguer les personnages de la tapisserie et les figures des portraits enfumés pendus à la muraille. C’étaient les aïeux de notre hôte, des chevaliers bardés de fer, des conseillers en perruque, et de belles dames au visage fardé et aux cheveux poudrés à blanc, tenant une rose à la main. Tout à coup le feu prit un étrange degré d’activité ; une lueur blafarde illumina la chambre, et je vis clairement que ce que j’avais pris pour de vaines peintures était la réalité ; car les prunelles de ces êtres encadrés remuaient, scintillaient d’une façon singulière ; leurs lèvres s’ouvraient et se fermaient comme des lèvres de gens qui parlent, mais je n’entendais rien que le tic-tac de la pendule et le sifflement de la bise d’automne. Une terreur insurmontable s’empara de moi, mes cheveux se hérissèrent sur mon front, mes dents s’entre-choquèrent à se briser, une sueur froide inonda tout mon corps. La pendule sonna onze heures. Le vibrement du dernier coup retentit longtemps, et, lorsqu’il fut éteint tout à fait... Oh ! non, je n’ose pas dire ce qui arriva, personne ne me croirait, et l’on me prendrait pour un fou. Les bougies s’allumèrent toutes seules ; le soufflet, sans qu’aucun être visible lui imprimât le mouvement, se prit à souffler le feu, en râlant comme un vieillard asthmatique, pendant que les pincettes fourgonnaient dans les tisons et que la pelle relevait les cendres. Ensuite une cafetière se jeta en bas d’une table où elle était posée, et se dirigea, clopin-clopant, vers le foyer, où elle se plaça entre les tisons. Quelques instants après, les fauteuils commencèrent à s’ébranler, et, agitant leurs pieds tortillés d’une manière surprenante, vinrent se ranger autour de la cheminée. |
I
Letztes Jahre wurde ich, zusammen mit zwei meiner Freunde aus dem Atelier, Arrigo Cohic und Pedrino Borgnioli,
eingeladen zwei Tage auf einem Landstrich tief im Inneren der Normandie zu verbringen. Das Wetter, das bei unserer Abreise versprach hervorragend zu werden, kündigte plötzlich an sich ändern zu wollen und es regnete derart, dasss die ausgetretenen Pfade auf den wir gingen, wie das Bett eines Sturzbaches wurden. Wir versanken bis zu den Knien, eine
dicke Schicht fetter Erde klebte an den Sohlen unserer Schuhe und verlangsamte durch ihr Gewicht derartig unsere Schritte, dass wir erst eine Stunde nach Sonnenuntergang unser Ziel erreichten. Wir waren so erschöpft, dass unser Gastgeber,
als er sah, wie wir uns anstrengten unser Gähnen zurück- und unser Augen offen zu halten, uns gleich nachdem wir zu Abend gegessen hatten, jeden auf sein Zimmer führen ließ. Meines war groß. Als ich eintrat, überfiel mich eine Art Schüttelfrost, denn ich hatte das Gefühl, in eine neue Welt einzutreten. Man hätte beim Anblick der Vier Jahreszeiten von Boucher, die über der Tür auf die Wand gemalt waren, der mit geschmacklosen Verzierungen in Muschelform überfrachteten Möbel, glauben können, sich in der Zeit der Régence (Zeit von 1715 bis 1723, also die Zeit, als Ludwig XV minderjährig war und Phillip von Orléans die Regenschaft übernahm. Zeit des Übergangs vom Barock zum Rokoko.) zu befinden; ganz zu schweigen von den wuchtig geschnitzten Wandspiegeln. Nichts war verändert worden. Der Toilettentisch, bedeckt mit Puderdosen, Puderquasten, sah ganz so aus, als sei er am Vortag noch benutzt worden. Zwei oder drei Kleider unterschiedlicher Farben, ein mit Silberplatten übersäter Fächer lagen auf dem gut gewachsten Parkett und auf dem Kamin stand, zu meiner großen Überraschung, eine Tabakdose, die voll mit frischem Tabak war. All dies bemerkte ich erst, nachdem der Hausdinner seinen Kerzenständer auf dem Nachttisch abgestellt und mir eine gute Nacht gewünscht hatte. Ich gestehe, dass ich anfing wie ein Blatt zu zittern. Ich zog mich sofort aus, ging zu Bett und machte, um mich von diesem dummen Entsetzen zu befreien, bald die Augen zu und wandte mich der Wand zu. Es war mir jedoch unmöglich, in dieser Haltung zu verharren. Das Bett bewegte sich unter mir wie eine Welle, meine Augensong er wurden gewaltsam nach oben gezogen. Ich war gezwungen mich umzudrehen und zu schauen. Das flackernde ließ das Zimmer immer wieder in rötlichem Glanz
aufleuchten, so dass man ohne Müh die Personnen der Wandbemalung und die Portraits, die dort hingen, erkennen konnte. Es waren die Vorfahren unseres Gastgebers, Ritter in ihren Harnischen, Regierungsbeamte mit Perrücke und schöne Damen mit geschminkten Gesichtern und weiß gepuderten Haaren, die in der Hand eine Rose hielten. Plötzlich flammte das Feuer auf sonderbare Weise auf und ein blasses Licht erhellte das Zimmer. Ich sah vollkommen deutlich, dass das, was ich lediglich für Bilder gehalten hatte, wirklich existierte, denn die Pupillen dieser umrahmten Wesen bewegten sich, funkelten auf eine einzigartige Weise. Ihre Lippen öffneten und schlossen sich wie die Lippen sprechender Menschen, doch ich hörte nichts außer dem Tic-Tac des Pendels und das Rauschen des Herbstwindes. Ein unwiderstehliches Entsetzen packte mich , meine Haare standen über meine Stirn zu Berge, meine Zähnen klapperten so, dass sie fast barsten, kalter Schweiß überströmte meinen Körper. Der Pendel schlug elf Uhr. Der Dröhnen des letzten Schlages hallte lange und dann,
als er schließlich verstummte...Oh! Ich wage kaum zu sagen, was dann passierte, niemandn würde es mir glauben, man würde mich für verrückt halten. Die Kerzen entzündeten sich von ganz alleine. Der Blasebalg, begann, ohne dass ein sichtbares Wesen ihn bewegen würde, das Feuer zu entfachen, röchelte dabei wie ein an Asthma leidender Greis, während die Feuerzangen in der glimmenden Kohle stocherten und die Schaufel die Asche entfernte. Dann sprang eine Kaffekanne, die auf dem Tisch gestanden hatte, herunter und begab sich sich mit einem Tick-Tack-Tick-Tack zum Feuer, wo sie sich mitten in die glühende Kohle stellte. Kurz darauf begannen die Sessel zu erzittern und, ihr gewundenen Füße auf eine überraschende Weise bewegend, gruppierten sie sich um den Kamin herum. |
II
Je ne savais que penser de ce que je voyais ; mais ce qui me restait à voir était encore bien plus extraordinaire. Un des portraits, le plus ancien de tous, celui d’un gros joufflu à barbe grise, ressemblant, à s’y méprendre, à l’idée que je me suis faite du vieux sir John Falstaff, sortit, en grimaçant, la tête de son cadre, et, après de grands efforts, ayant fait passer ses épaules et son ventre rebondi entre les ais étroits de la bordure, sauta lourdement par terre. Il n’eut pas plutôt pris haleine, qu’il tira de la poche de son pourpoint une clef d’une petitesse remarquable ; il souffla dedans pour s’assurer si la forure était bien nette, et il l’appliqua à tous les cadres les uns après les autres. Et tous les cadres s’élargirent de façon à laisser passer aisément les figures qu’ils renfermaient. Petits abbés poupins, douairières sèches et jaunes, magistrats à l’air grave ensevelis dans de grandes robes noires, petits-maîtres en bas de soie, en culotte de prunelle, la pointe de l’épée en haut, tous ces personnages présentaient un spectacle si bizarre, que, malgré ma frayeur, je ne pus m’empêcher de rire. Ces dignes personnages s’assirent ; la cafetière sauta légèrement sur la table. Ils prirent le café dans des tasses du Japon blanches et bleues, qui accoururent spontanément de dessus un secrétaire, chacune d’elles munie d’un morceau de sucre et d’une petite cuiller d’argent. Quand le café fut pris, tasses, cafetières et cuillers disparurent à la fois, et la conversation commença, certes la plus curieuse que j’aie jamais ouïe, car aucun de ces étranges causeurs ne regardait l’autre en parlant : ils avaient tous les yeux fixés sur la pendule. Je ne pouvais moi-même en détourner mes regards et m’empêcher de suivre l’aiguille, qui marchait vers minuit à pas imperceptibles. Enfin, minuit sonna ; une voix, dont le timbre était exactement celui de la pendule, se fit entendre et dit : « Voici l’heure, il faut danser. »
Toute l’assemblée se leva. Les fauteuils se reculèrent de leur propre mouvement ; alors, chaque cavalier prit la main d’une dame, et la même voix dit : « Allons, messieurs de l’orchestre, commencez ! »
J’ai oublié de dire que le sujet de la tapisserie était un concerto italien d’un côté, et de l’autre une chasse au cerf où plusieurs valets donnaient du cor, des piqueurs et les musiciens, qui, jusque-là, n’avaient fait aucun geste, inclinèrent la tête en signe d’adhésion. Le maestro leva sa baguette, et une harmonie vive et dansante s’élança des deux bouts de la salle. On dansa d’abord le menuet. Mais les notes rapides de la partition exécutée par les musiciens s’accordaient mal avec ces graves révérences : aussi chaque couple de danseurs, au bout de quelques minutes se mit à pirouetter comme une toupie d’Allemagne. Les robes de soie des femmes, froissées dans ce tourbillon dansant, rendaient des sons d’une nature particulière ; on aurait dit le bruit d’ailes d’un vol de pigeons. Le vent qui s’engouffrait par-dessous les gonflait prodigieusement de sorte qu’elles avaient l’air de cloches en branle. L’archet des virtuoses passait si rapidement sur les cordes, qu’il en jaillissait des étincelles électriques. Les doigts des flûteurs se haussaient et se baissaient comme s’ils eussent été de vif-argent ; les joues des piqueurs étaient enflées comme des ballons, et tout cela formait un déluge de notes et de trilles si pressés et de gammes ascendantes et descendantes si entortillées, si inconcevables, que les démons eux-mêmes n’auraient pu deux minutes suivre une pareille mesure.
Aussi, c’était pitié de voir tous les efforts de ces danseurs pour rattraper la cadence. Ils sautaient, cabriolaient, faisaient des ronds de jambe, des jetés battus et des entrechats de trois pieds de haut, tant que la sueur, leur coulant du front sur les yeux, leur emportait les mouches et le fard. Mais ils avaient beau faire, l’orchestre les devançait toujours de trois ou quatre notes. La pendule sonna une heure ; ils s’arrêtèrent. Je vis quelque chose qui m’avait échappé : une femme qui ne dansait pas. Elle était assise dans une bergère au coin de la cheminée, et ne paraissait pas le moins du monde prendre part à ce qui se passait autour d’elle.
Jamais, même en rêve, rien d’aussi parfait ne s’était présenté à mes yeux ; une peau d’une blancheur éblouissante, des cheveux d’un blond cendré, de longs cils et des prunelles bleues, si claires et si transparentes, que je voyais son âme à travers aussi distinctement qu’un caillou au fond d’un ruisseau.
Et je sentis que, si jamais il m’arrivait d’aimer quelqu’un, ce serait elle. Je me précipitai hors du lit, d’où jusque-là je n’avais pu bouger, et je me dirigeai vers elle, conduit par quelque chose qui agissait en moi sans que je pusse m’en rendre compte ; et je me trouvai à ses genoux, une de ses mains dans les miennes, causant avec elle comme si je l’eusse connue depuis vingt ans. Mais, par un prodige bien étrange, tout en lui parlant, je marquais d’une oscillation de tête la musique qui n’avait pas cessé de jouer ; et, quoique je fusse au comble du bonheur d’entretenir une aussi belle personne, les pieds me brûlaient de danser avec elle. Cependant je n’osais lui en faire la proposition. Il paraît qu’elle comprit ce que je voulais, car, levant vers le cadran de l’horloge la main que je ne tenais pas : « Quand l’aiguille sera là, nous verrons, mon cher Théodore. » Je ne sais comment cela se fit, je ne fus nullement surpris de m’entendre ainsi appelé par mon nom, et nous continuâmes à causer. Enfin, l’heure indiquée sonna, la voix au timbre d’argent vibra encore dans la chambre et dit : « Angéla, vous pouvez danser avec monsieur, si cela vous fait plaisir, mais vous savez ce qui en résultera. » « N’importe », répondit Angéla d’un ton boudeur.
Et elle passa son bras d’ivoire autour de mon cou. « Prestissimo ! », cria la voix. Et nous commençâmes à valser. Le sein de la jeune fille touchait ma poitrine, sa joue veloutée effleurait la mienne, et son haleine suave flottait sur ma bouche.
Jamais de la vie je n’avais éprouvé une pareille émotion ; mes nerfs tressaillaient comme des ressorts d’acier, mon sang coulait dans mes artères en torrent de lave, et j’entendais battre mon cœur comme une montre accrochée à mes oreilles. Pourtant cet état n’avait rien de pénible. J’étais inondé d’une joie ineffable et j’aurais toujours voulu demeurer ainsi, et, chose remarquable, quoique l’orchestre eût triplé de vitesse, nous n’avions besoin de faire aucun effort pour le suivre. Les assistants, émerveillés de notre agilité, criaient bravo, et frappaient de toutes leurs forces dans leurs mains, qui ne rendaient aucun son. Angéla, qui jusqu’alors avait valsé avec une énergie et une justesse surprenantes, parut tout à coup se fatiguer ; elle pesait sur mon épaule comme si les jambes lui eussent manqué ; ses petits pieds, qui, une minute auparavant, effleuraient le plancher, ne s’en détachaient que lentement, comme s’ils eussent été chargés d’une masse de plomb. « Angéla, vous êtes lasse, lui dis-je », reposons-nous. « Je le veux bien », répondit-elle en s’essuyant le front avec son mouchoir. Mais, pendant que nous valsions, ils se sont tous assis ; il n’y a plus qu’un fauteuil, et nous sommes deux. « Qu’est-ce que cela fait, mon bel ange ? Je vous prendrai sur mes genoux. »
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II
Ich wusste nicht, was ich von dem, was ich sah, halten sollte. Doch das, was ich noch sehen sollte, war noch ungewöhnlicher. Eines der Portäts, das älteste von allen, das eines dicken Pausbäckigen, der der Idee, die ich mir von Sir John Falstaff gemacht hatte zum verwechseln ähnlich sah, streckte, das Gesicht verziehend, aus seinem Rahmen und sprang nachdem er mühevoll seine Schultern und seinen runden Bauch durch die Leisten des Rahmens gedrückt hatte, schwerfällig auf den Boden. Kaum hatte er Luft geschöpft, da zog er aus seiner Tasche einen bemerkenswert kleinen Schlüssel. Er blies hinein um sich zu vergewissern, dass das gebohrte Loch sauber ist. Dann berührte er damit alle Rahmen, einen nach dem anderen. Daraufhin dehnten sich alle Rahmen, so dass die sich darin befindlichen Gestalten leicht heraussteigen konnten. Kleine rundliche Priester, trockene und gelbliche Witwen, würdevolle Staatsdiener, vergraben in schwarzen Kleidern, verkannte Maler mit
seidenen Strümpfen und Halbschuhen, die Spitze des Schwertes nach oben gerichtet. Alle diese Gestalten machten einen so bizarren Eindruck, dass ich, trotz meines Entsetzen, lachen musste. Diese würdigen Persönlichkeiten setzten sich dann und die Kaffekanne sprang graziös auf den Tisch. Sie tranken Kaffee aus weißblauen japanischen Tassen, die unvermittelt von einem Sekretär herbeisprangen, jede von ihnen ausgestattet mit einem Stück Zucker und einem kleinen Silberlöffel. Als der Kaffee getrunken war, verschwanden auf einen Schlag die Tassen, die Kaffeekanne und die Löffel und die Konversation es begann die merkwürdigste Konversation, die ich jemals gehört hatte, da keiner der Gesprächsteilnehmer den anderen während des Gesprächs anschaute. Die Augen aller waren auf das Pendel fixiert. Auch ich konnte meinen Blick nicht abwenden, musste unentwegt dem Zeiger folgen, der sich mit kaum wahrnehmbaren Schritten Richtung Mitternacht bewegte. Schließlich schlug es Mitternacht. Eine Stimme, deren Klang genau der des Pendels entsprach, erklang und sagte: "Nun ist es Zeit, auf zum Tanz."
Die ganze Versammlung erhob sich. Die Sessel wichen von alleine zurück. Jeder Kavalier nahm die Hand einer Dame und die Stimme sagte: "Die Herren des Orchesters mögen beginnen!"
Ich vergaß zu erwähnen, dass die Wandbemalung auf der einen Seite ein italienisches Konzert und auf der anderen eine Hirschjagd darstellte, bei der mehrere Kammerdiener das Horn bliesen. Die Jäger und musicer, die sich bislang noch nicht bewegt hatten, senkten nun zustimmend den Kopf. Der Maestro hob seinen Dirigientenstab und eine lebhafte udn schwingende Harmonie durchströmte den Raum von einem Ende zum anderen. Zuerst tanzte man ein Menuett. Doch die schnellen Noten und die von den musicern gespielte Partiture passten nicht zu den bedächtigen Verbeugungen. So fing denn schon bald nach wenigen Minuten jedes Tanzpaar nach wenigen Minuten an wie ein deutscher Kreisel Pirouetten zu drehen. Die Seidenkleider der Frauen, die bei diesem wirbelnden Tanz zerknautscht wurden, gaben sehr spezielle Geräusche von sich. Man hätte an den Flügelschlag von fliegenden Tauben denken können. Der Wind, der von unten hochstströmte blies sie so gewaltig auf, dass sie aussahen wie eine schwingende Glocke. Die Bögen der Geiger strichen so schnell über die Saiten, dass elektrische Funken sprühten. Die Finger der Flötisten hoben und senkten sich mit einer solchen Geschwindigkeit, dass sie aus Quecksilber schienen. Die Wangen der Jäger waren aufgeblasen wie Ballons und alles zusammen ergab eine solche Flut von zusammengedrängten Noten, Trillern, so verwickelte und unfassbare auf- und absteigende Tonleitern, dass die Dämonen selbst keine zwei Minuten diesem Takt hätten folgen können. Es erregte Mitleid zu sehen, wie diese Tänzer sich bemühten, wieder im Takt des Rhythmus zu tanzen. Sie sprangen, machten Kapriolen, Ronde de Jambe, Jetés battus und einen dreifachen Entrechat (Figuren aus dem klassischen Ballet) bis der Schweiß, der ihnen von der Stirn in die Augen floss, die Schminke und die Schönheitsflecken wegschwemmte. Doch sie konnten machen was sie wollten, das Orchester war immer drei, vier Noten schneller. Das Pendel schlug ein Uhr. Sie hörten auf. Ich sah etwas, was meinem Blick bislang entgangen war. Eine Frau, die nicht tanzte. Sie saß in einem Lehnsessel an der Ecke des Kamins und schien an den Ereignissen um sie herum nicht im mindesten teilzunehmen. Noch nie, nicht mal im Traum, hatte sich etwas so vollkommenes gesehen. Ein Haut von einer strahlenden Weisheit, aschblondes Haar, lange Wimpern und blaue Pupillen, so klar und transparent, dass ich durch sie hindurch ihre Seele sehen konnt, wie einen Kieselstein auf dem Grunde eines Baches. Ich fühlte, dass, sollte es mir jemals gelingen, jemanden zu lieben, sie es wäre. Ich, der ich mich die ganze Zeit nicht hatte bewegen können, stürzte aus dem Bett und wandte mich ihr zu, durch etwas bewegt, dass in mich steuerte, ohne dass ich mir darüber im Klaren war, was es sei. Ich fand mich auf Knien vor ihr wieder, eine ihrer Hände in den meinen haltend, unterhielt mich mit ihr, also ob wir uns schon seit zwanzig Jahren kennen würden. Doch, wie durch Zauberei, folgten die Bewegungen meines Kopfes der music, die nicht aufgehört hatte. Und obwohl ich glücklicher nicht hätte sein können, da ich mit einer so schönen Person sprach, brannten meine Beine darauf mit ihr zu tanzen. Ich wagte jedoch nicht, sie zu fragen. Es schien, als verstünde sie, was ich wollte, denn sie hob die Hand, die nicht in den meinen ruhte, zum Zifferblatt der Uhr: "Wenn der Zeiger dort angekommen ist, werden wir sehen mein Théodor." Ich weiß nicht warum, aber es überraschte mich nicht, dergestalt bei meinem Namen genannt zu werden und wir unterhielten uns weiter. Schließlich war es soweit, die Stimme mit dem silbernen Klang hallte noch im Raum als sie sagte: "Angéla, Sie können mit dem Herrn tanzen, wenn Ihnen das gefällt, sie wissen jedoch, was daraus entstehen wird." "Egal", antwortete Angéla mit einem schmollenden Unterton.
Und sie legte ihren elfenbeinernen Arm um meinen Hals. "Prestissimo!", schrie die Stimme. Wir begannen einen Walser zu tanzen. Der Busen des jungen Mädchens berührte meine Brust, ihre samtene Wange berührte die meine und ihr sanfter Atem umströmte meinen Mund.
Noch nie in meinem Leben ward ich von so einem Gefühl ergriffen. Meine Nerven zitterten wie Stahlfedern, mein Blut floss durch meine Adern wie ein Lavastrom und ich spürte mein Herz pochen wie wenn eine Uhr an meinen Ohren hinge. Doch hatte diese Verfassung nichts bedrückendes an sich. Ich war durchströmt von einer unaussprechlichen Freude und hätte immer so verharren mögen und obwohl das Orchester seine Geschwindigkeit verdreifacht hatte, mussten wir uns nicht anstrengen, um ihm zu folgen. Die Anwesenden, verwundert über
unsere Behendigkeit, schrieen bravo und schlugen mit all Kraft in ihre Hände, die jedoch keinen Laut von sich gaben. Angéla, die bis jetzt mit einer erstaunlichen Energie und Gewandheit getanzt hatte, schien auf einmal erschöpft. Sie ruhte an meiner Schulter, als ob ihre Beine versagten. Ihre kleinen Füße, die noch vor einer Minute über das Parkett streiften, konnten sich jetzt, wie wenn sie mit einem Bleigewicht beschwert wären, nur noch langsam von ihm lösen. "Angéla, Sie sind müde, sagte ich zu ihr", lassen Sie uns ausruhen. "Gerne", antwortete sie und wischte sich die Stirn mit einem Taschentuch ab, "doch während wir tanzten, haben sich alle hingesetzt. Es ist nur noch ein Platz frei und wir sind zu zweit." Was macht das mein schöner Engel? Sie können auf meinen Knien sitzen."
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III
Sans faire la moindre objection, Angéla s’assit, m’entourant de ses bras comme d’une écharpe blanche, cachant sa tête dans mon sein pour se réchauffer un peu, car elle était devenue froide comme un marbre. Je ne sais pas combien de temps nous restâmes dans cette position, car tous mes sens étaient absorbés dans la contemplation de cette mystérieuse et fantastique créature. Je n’avais plus aucune idée de l’heure ni du lieu ; le monde réel n’existait plus pour moi, et tous les liens qui m’y attachent étaient rompus ; mon âme, dégagée de sa prison de boue, nageait dans le vague et l’infini ; je comprenais ce que nul homme ne peut comprendre, les pensées d’Angéla se révélant à moi sans qu’elle eût besoin de parler ; car son âme brillait dans son corps comme une lampe d’albâtre, et les rayons partis de sa poitrine perçaient la mienne de part en part. L’alouette chanta, une lueur pâle se joua sur les rideaux. Aussitôt qu’Angéla l’aperçut, elle se leva précipitamment, me fit un geste d’adieu, et, après quelques pas, poussa un cri et tomba de sa hauteur. Saisi d’effroi, je m’élançai pour la relever… Mon sang se fige rien que d’y penser : je ne trouvai rien que la cafetière brisée en mille morceaux. À cette vue, persuadé que j’avais été le jouet de quelque illusion diabolique, une telle frayeur s’empara de moi, que je m’évanouis.
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III
Ohne den geringsten Einwand, setzte sich Angéla, mich wie einen weißen Schal umarmend,
ihren Kopf an meine Brust lehnend, um sich ein bisschen zu wärmen, denn sie war kalt wie Marmor geworden. Ich weiß nich mehr, wie lange wir in dieser Position verharrten, denn alle meine Sinne waren gefesselt in der Betrachtung dieser mysteriösen und fantastischen Kreatur. Ich hatte keine Vorstellung mehr von der Zeit oder dem Ort, die reale Welt existierte für mich nicht mehr und alle Bande, die mich an diese fesselte, waren gelöst. Mein Seele, von ihrem Gefängnis aus Schlamm befreit, schwamm in der Unbestimmtheit des Unendlichen. Ich verstand, was kein Mensch verstehen kann, nämlich dass die Gedanken Angelas sich mir offenbarten, ohne dass es nötig gewesen wäre zu sprechen, denn ihre Seele leuchtete in ihrem Körper wie ein Alabasterlicht und die Strahlen, die von ihrer Brust ausgingen, durchdrangen meine vollkommen. Die Lerche sang, ein blasses Licht drang durch die Vorhänge. Kaum hatte Angéla dies bemerkt, da erhob sie sich überstürzt, machte mir zu gewandt eine Abschiedsgeste und stieß, nach wenigen Schritten, eine Schrei aus und stürzte zu Boden. Vom Entsetzen ergriffen eilte ich hinzu um sie aufzuheben... Mein Blut gefriert, wenn ich nur daran denke. Ich fand nichts als die Kaffekanne, die in tausend Stück zersprungen war. Bei diesem Anblick, überzeugt, dass ich zum Spielball einer teuflichen Vision geworden war, packt mich ein solches Entsetzen, dass ich ohnmächtig wurde.
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IV
Lorsque je repris connaissance, j’étais dans mon lit ; Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli se tenaient debout à mon chevet. Aussitôt que j’eus ouvert les yeux, Arrigo s’écria : « Ah ! ce n’est pas dommage ! voilà bientôt une heure que je te frotte les tempes d’eau de Cologne. » Que diable as-tu fait cette nuit ? Ce matin, voyant que tu ne descendais pas, je suis entré dans ta chambre, et je t’ai trouvé tout du long étendu par terre, en habit à la française, serrant dans tes bras un morceau de porcelaine brisée, comme si c’eût été une jeune et jolie fille. « Pardieu ! c’est l’habit de noce de mon grand-père », dit l’autre en soulevant une des basques de soie fond rose à ramages verts. Voilà les boutons de strass et de filigrane qu’il nous vantait tant. Théodore l’aura trouvé dans quelque coin et l’aura mis pour s’amuser. Mais à propos de quoi t’es-tu trouvé mal ? ajouta Borgnioli. Cela est bon pour une petite-maîtresse qui a des épaules blanches ; on la délace, on lui ôte ses colliers, son écharpe, et c’est une belle occasion de faire des minauderies. « Ce n’est qu’une faiblesse qui m’a pris ; je suis sujet à cela » répondis-je sèchement. Je me levai, je me dépouillai de mon ridicule accoutrement. Et puis l’on déjeuna. Mes trois camarades mangèrent beaucoup et burent encore plus ; moi, je ne mangeais presque pas, le souvenir de ce qui s’était passé me causait d’étranges distractions.
Le déjeuner fini, comme il pleuvait à verse, il n’y eut pas moyen de sortir ; chacun s’occupa comme il put. Borgnioli tambourina des marches guerrières sur les vitres ; Arrigo et l’hôte firent une partie de dames ; moi, je tirai de mon album un carré de vélin, et je me mis à dessiner. Les linéaments presque imperceptibles tracés par mon crayon, sans que j’y eusse songé le moins du monde, se trouvèrent représenter avec la plus merveilleuse exactitude la cafetière qui avait joué un rôle si important dans les scènes de la nuit. « C’est étonnant comme cette tête ressemble à ma sœur Angéla », dit l’hôte, qui, ayant terminé sa partie, me regardait travailler par-dessus mon épaule. En effet, ce qui m’avait semblé tout à l’heure une cafetière était bien réellement le profil doux et mélancolique d’Angéla. « De par tous les saints du paradis ! est-elle morte ou vivante ? », m’écriai-je d’un ton de voix tremblante comme si ma vie eût dépendu de sa réponse. « Elle est morte, il y a deux ans, d’une fluxion de poitrine à la suite d’un bal. » « Hélas ! » répondis-je douloureusement. Et, retenant une larme qui était près de tomber, je replaçai le papier dans l’album.
Je venais de comprendre qu’il n’y avait plus pour moi de bonheur sur la terre !
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iV
Als ich wieder zu Bewußtsein kam, war ich in meinem Bett. Arrigo Cohic und Pedrino Borgnioli standen aufrecht an der Kopfseite meines Bettes. Kaum hatte ich die Augen geöffnet, da rief Arrigo: "Was zum Teufel hast du diese Nacht gemacht? Als ich heute morgen merkte, dass du nicht herunterkommst, bin ich in das Zimmer gekommen und habe dich ausgestreckt auf der Erde gefunden, angezogen mit einem Frack à la française und dabei ein Stück
Porzellan wie eine junge und schöne Frau umarmend. "Donnerwetter! Das ist der Hochzeitsanzug meines Großvaters", sagte der andere und hob einen dunkelroten Frack bedruckt mit einem grünen Blattmuster. Da sind die mit Steinen besetzten Knöpfe und die aus Metall ziselierten, von denen er so lobend sprach. Théodore wird das in irgendeiner Ecke gefunden haben und es zu seiner Belustigung angezogen haben. Aber warum wurde ging es dir schlecht?", fügte Borgnioli an. "Das ist gut bei einer Geliebten, mit weißen Schultern. Man löst die Scbnüre, man nimmt ihr den Schmuck ab, ihren Schaal. Das ist eine gute Gelegenheit, um alle möglichen Liebesdienste zu erweisen." "Es war nur ein Schwächeanfall, der mich überfiel. Ich bin anfällig dafür", antwortete ich trocken. Ich stand auf und zog die lächerliche Kleidung aus. Dann frühstückten wir. Meine drei Kameraden aßen viel und tranken noch mehr. Ich jedoch aß fast nichts, die Erinnerung an das, was mir zugestoßen war, nahm mich auf eigenartige Weise gefangen.
Nach dem Frühstück beschäftigte sich jeder wie er konnte, da es in Strömen regnete und man nicht hinausgehen konnte. Borgnioli klopte Kriegsmärsche auf den Fensterscheiben. Arrigo und unser Gastgeber spielten eine Partie Dame. Ich zog einen Bogen Malpapier aus meiner Mappe und begann zu zeichnen. Es zeigte sich, dass die kaum sichtbaren Grundrisse die mein Stift, ohne dass ich dies in irgendeiner Weise meine Absicht gewesen wäre, zu Papier brachte, mit erstaunlicher Genauigkeit der Kaffekanne glich, die so eine bedeutende Rolle bei den Ereignissen der letzten Nacht gespielt hatte. "Es ist erstaunlich, wie dieser Kopf meiner Schwester Angéla ähnelt", sagte unser Gastgeber, der, nachdem seine Partie beendet hatte, mir über die Schulter hinweg bei der Arbeit zusah. Und tatsächlich: Das, was mir gerade eben noch eine Kaffekanne schien, war tatsächlich das melancholische Proflil Angelas. "Bei allen heiligen des Paradiese! Lebt sie, oder ist sie tot", schrie cih mit zitternder Stimme, ganz so, als ob mein Leben von seiner Antwort abhinge. "Sie ist vor zwei Jahren an einer Lungenentzündung nach einem Ball gestorben." "Oh weh!", antwortete ich betrübt und steckte, eine Träne, die im Begriff war zu fallen, das Blatt zurück in die Mappe. Es war mir gerade klar geworden, dass es auf dieser Welt für mich kein Glück mehr gäbe! |
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